colère et perte de contrôle sur soi
Publié le vendredi 4 août 2023
Thématique : Emotion
Type de support : article en ligne
Statut :
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Experience de la perte de contrôle sur soi
sous l'effet de la colère
Conditions d’émergence de la colère
- Être asticoté, être humilié et rabaissé, être provoqué (favorable/stimulateur)
- Le ressenti de tensions, de pressions de la part d’un environnement perçu comme néfaste/malveillant vis-à-vis de soi (stimulateur)
- La frustration (favorable/stimulateur)
- L’absorption d’alcool (favorable/stimulateur et amplificateur)
- Le sentiment d’être blessé, d’être humilié (déclencheur)
- Le ressenti de l’intention d’autrui de blesser, ressenti de ses mauvaises intentions vis-à-vis de soi (déclencheur)
description de l’expérience de la colère
- Rage, colère, haine, frustration, sentiment d’être blessé ou humilié. Rage, colère et haine sont intenses, puissantes, rapides et prennent le pas sur toutes les autres émotions. Fermeture à toutes autres émotions. Elles accaparent complètement.
- La colère embrase quelque chose. Cela déclenche le ressenti d’une nécessité de l’expulser, ou encore il est impossible de garder cela en soi : ce ressenti déclenche une action. « Il faut que cela sorte ». Ressenti de déception et de frustration si la cible est ratée ou si l’effet escompté n’est pas obtenu.
- Envie de détruire l’autre, de se défouler, d’expulser, de faire mal, de se venger, envie de blesser à son tour et en retour, envie de rendre la pareil, de faire mal en retour. Se défendre. Ressenti d’une détermination importante.
- Bouillonnement intérieur important, situé dans la tête : ressenti d’un(e) courant/pression/énergie ascendante à l’intérieur du corps qui provoque un afflux dans la tête : c’est comme une irruption de volcan. Ressenti d’être en effervescence, des choses s’entrechoquent. Ressenti d’un trop plein, besoin irrépressible d’expulser tout cela, toute cette pression montée dans un mouvement violent, pour obtenir un(e) satisfaction/soulagement.
- Le maintien corporel est très droit, le buste déployé, les épaules en arrière. Très tendu physiquement, très raide.
- Perte de la cohérence au niveau de la pensée, perte de la réflexivité et de la rationalité. Plus de recul, plus de lucidité. Être impulsif, tout à fait réactif. Être primaire : sous l’emprise des émotions qui s’entrechoquent. C’est comme un nuage de guêpes qui bourdonnent dans tous les sens. C’est chaotique. Être complétement hermétique à toute autre façon de voir les choses, tout à fait borné : les conseils ou autre point de vue ne sont plus écoutés. Refus de se calmer et de se raisonner. Perte du contrôle sur moi-même.
- Perte de la concentration, grande agitation.
- « Je » prend les décisions et dans le même temps tout libre arbitre est perdu. « Je » est influencé et perturbé par les émotions. Plus de maîtrise de soi-même, de « Je ». Perte de tout recul. « Je » fais et dis alors des choses qu’il ne cautionnerait pas dans son état normal. Perte momentanée de l’aptitude à adapter les paroles et les actes en fonction d’autrui et du contexte.
description de l’expérience de sortie de la colère
- Ressenti de défoulement, de soulagement et de culpabilité
- Globalement moins d’agitation des pensées. Les émotions s’agitent moins, perturbent moins la pensée. Moins de fouillis ou de chaos dans la tête.
- Retour à une perception ordinaire des situations : « retour à la réalité ! ». Réalise alors être allé trop loin, avoir fait quelque chose de regrettable, quand l’information sur les faits est donnée par autrui.
- Les épaules redescendent en douceur, les muscles se détendent. Retour progressif du corps à sa posture habituelle.
- La pression et la tension redescendent. La tête se désemplit de l’énergie qui était montée. Une sorte de vidange a eu lieu qui soulage. C’est comme si l’arc reprenait sa forme initiale une fois la flèche partie.
- Intention de réparer comme cela est possible.
- Pas concentré, mais moins agité.
Colère & consommation d’alcool
- Si consommation d’alcool exagérée (par rapport à l’habitude), alors perte de contrôle sur son comportement. Le corps continue à agir en mode automatique, comme si « cela agissait tout seul ». Aucune conscience du passage entre moment de contrôle du comportement et moment d’action en mode automatique.
- Sorte de pilote automatique, réactif, sans profondeur, sans réflexion. Il n’y a plus aucun filtre entre ce qui passe par l’esprit et ce que « je » fais ou dis.
- Dans ces moments en mode automatique, ceux qui me connaissent bien me perçoivent comme différent de moi-même. Dans ces moments-là, des comportements de violence verbale et physique ont régulièrement été constatés.
- Le fait d’être seul (dans des circonstances d’alcoolisation importante) n’empêche pas le déclenchement de la colère. La colère dépend de l’état d’esprit du moment. L’alcool décuple les émotions à l’instant t.
- Si alcoolisé, autrui ne participe pas systématiquement à l’émergence de la colère.
- Un environnement perçu comme bienveillant pourra réduire/limiter l’intensité des émotions et des comportements de violence. A l’inverse, un environnement perçu comme malveillant pourra amplifier ou déclencher ses comportements de violence. L’environnement à la fois amplifie, stimule, réduit et régule.
- Lors de consommation d’alcool exagérée (par rapport aux habitudes de consommation), la perte de mémoire concernant les évènements vécus en mode automatique est quasi systématique. Il y a un seuil de consommation à partir duquel « je » tombe dans un trou noir. Ce seuil peut varier et notamment s’élever avec les années.
- Aucun souvenir de ce qui a été fait ou dit en mode automatique une fois revenu à l’état de conscience ordinaire.
Colère & entente de voix
- Lorsque ce sont les voix qui humilient, alors sentiment d’être à leur merci. Il n’est pas/rarement possible de les arrêter. Les voix peuvent être entendues sans cesse, tant que l’individu est conscient.
- Les voix connaissent les pensées personnelles aussi peuvent-elles dire des choses très ciblées, très perverses, très intrusives.
- Sentiment d’être pris au piège, d’être à découvert, à nu, complètement démuni.
- Sentiment qu’il est impossible de se défendre, Contraint de supporter leurs attaques.
- Augmentation considérable de la frustration pouvant aller jusqu’à la perte de contrôle de soi.
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